Un algorithme, c’est comme une recette. C’est les étapes, le plan de route, pour obtenir un résultat. Pour prolonger sa propre vie ou celle d’autrui en situation d’urgence ou de crise, il y a plusieurs conditions.
Je pourrais en faire un long texte ennuyeux. Je vais plutôt vous condenser ça dans un mindmap. Tout con. Tout simple. L’huile essentielle… Si j’étais un gros enfoiré qui cherchait à faire du pognon avec mon taf, je garderais ce mindmap bien au chaud, planqué sous mon matelas, et j’en sortirais des bribes, au compte goutte, en faisant payer bien cher des gens friqués pour les rassurer sur leur avenir. Je choisis aujourd’hui de le publier parce que, je pense, on arrive à un moment de l’histoire où ça sera utile à plein de gens.
Je ne crois pas à la fin du monde en 2012. Je vous rassure. Mais je crois que le XXIe siècle va être « intéressant », au sens de la malédiction chinoise qui dit « puissiez-vous vivre une époque intéressante » ;)
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La survie, concrètement, est exactement comme le jeu de go. On perd quand on n’a plus assez de libertés. Quand la nature, ou la situation, ou un groupe réussit à nous bloquer et à faire en sorte qu’on ne puisse plus faire rien d’autre que subir et crever.
Il existe deux types de liberté, grosso merdo : mentale/sociale, et physique/concrète.
La liberté physique est évidente : c’est la capacité de bouger, de communiquer (accès aux savoirs, droit de s’exprimer librement), l’accès aux ressources (comme quand personne ne nous interdit de puiser de l’eau, par exemple).
La liberté mentale est une chose beaucoup plus subtile et fragile, qui demande énormément de soin, et qui s’effrite rapidement et insidieusement. Elle dépend de beaucoup de choses, à commencer par notre refus de subir « le destin » (whatever that is). Tout ça commence par une démarche critique, un questionnement permanent, une remise en question perpétuelle des évidences, des conditionnement sociaux, des paradigmes qui nous servent de construction commune du réel.
Un exemple de paradigme social largement répandu dans le monde entier : « Une jeune femme bien, c’est doux et aimant, et docile, ça ne fait jamais mal aux gens« . Ok. Aucune exception à ce modèle ? Dans quelles circonstances est-ce qu’une jeune femme bien peut-elle décider qu’elle fait mal à autrui légitimement ? Jamais ? Même si on tente de la violer ? Même si on s’en prend à son enfant ? Doit elle attendre d’avoir pris un coup pour avoir le droit de passer à l’action ? Etc.
Pousser le questionnement jusqu’au bout. Ne pas avoir peur de soulever les tapis pour virer la poussière qui est dessous. Et si vous questionnez quelqu’un d’autre que vous-même, comprenez bien une chose : à partir du moment où cette personne ne peut plus répondre autre chose que « parce que », on touche à son idéologie, à sa culture, à des modèles mentaux ancrés dans autre chose que la rationalité (généralement un conditionnement social très primaire et très lié aux émotions). Et quand quelqu’un dit « parce que » plus de deux fois de suite, en général le ton monte… parce que les idéologies, ça ne se remet pas en question impunément ;)
J’aime le concret. J’aime comprendre à quoi ça sert avant d’accepter une règle. J’ai une philosophie minimaliste qui pourrait se résumer comme suit : plus ça devient abstrait, plus ça laisse de place à la connerie, aux déformations, aux erreurs, et à la domination d’un groupe sur un autre…
On vit dans une civilisation qui n’est plus qu’une gigantesque abstraction. On a des gens qui disent « c’est super dangereux » en parlant d’une ligne de code pas parfaitement placée dans un programme. On a des gens qui disent « je suis mort » parce qu’ils se sont ridiculisés en réunion… On a des gens qui orientent leur vie, prennent des décisions cruciales, fondamentales, lourdes de conséquences concrètes dans le but d’acheter une voiture de sport, ou de se faire installer de plus gros nichons. On a des gens très intelligents qui pensent que leur patron aimerait réellement se faire défoncer la gueule, parce que ça lui donnerait raison dans sa paranoïa… On va où là ???
Personnellement, à chaque fois que j’ai défoncé la gueule à quelqu’un, il a rarement réfléchi en termes de raison, de validation de ses délires ou de théories à deux balles. Et un moment donné, au-dessus des lois de la psyché, des lois humaines, des lois abstraites en tous genre, il y a les lois de la physique bien concrète qui font qu’un coin de mur en briques, c’est plus solide qu’une arcade sourcilière, et que quand on a la gueule en forme de steak haché, en général, on comprend le message implicite qui signifie, très concrètement : maintenant tu t’écrases et tu respectes mes libertés fondamentales, mon droit d’accès à ce puits, mon droit de ne pas me faire saigner par toi, mon droit fondamental de ne pas subir ta volonté.
La décadence, historiquement, a toujours été exactement comme un gros arbre dont les racines perdent le contact avec le sol. L’arbre tombe. Ou alors il meurt. Dans l’ordre ou dans le désordre. On l’a vu avec plein de civilisations déjà. La plus proche de nous, la plus récente, reste l’Empire Romain qui un moment donné a un petit peu perdu de vue les réalités de base, bien concrètes : « si les barbares débarquent en ville et se mettent à tuer, violer, incendier et piller, on fera comment ? »…
C’est cette perte de contact avec le réel, c’est cette abstraction permanente qui va signer la fin de notre civilisation. Je pense qu’il est urgent de replanter nos propres racines dans le sol, dans la terre mère, à côté du gros arbre qui va tomber.
Rappelez vous de la valeur d’un forgeron et de son huile de coude, d’un médecin qui connaît le corps, mais qui connaît aussi les plantes, d’un guerrier dont l’esprit, avant tout, est intraitable, d’un boulanger qui sait faire du levain, d’une sage-femme qui sait faire naître des enfants avec de l’eau chaude et des encouragements… de la bonne humeur de base de quelqu’un qui sait trouver la mimique qui décontracte l’ambiance… ;)
Liberté, Egalité, Fraternité… ce sont des choses concrètes. Ce sont des choses qui servent à survivre, concrètement, réellement, à la base. On en fait quoi, là ?