En tant qu’instructeur de survie, on a toujours la pression… les gens, les journalistes, les stagiaires, l’opinion en général s’attend à ce que nous fassions des choses parfaitement hallucinantes, comme de tordre les lois de la physique, ou de changer le cours de l’espace-temps… ou plus simplement de toujours trouver à manger sur le terrain, de pouvoir purifier l’eau de sortie des usines avec un bandana et l’imposition des mains, de savoir réanimer les morts ou faire démarrer les motos russes… ;)
C’est dur de résister à toutes ces attentes. C’est dur de regarder un stagiaire dans les yeux et de lui dire « non, ça c’est pas possible ». Surtout quand on trouve en face des gens qui prétendent que c’est facile (même sans se donner la peine de démontrer). Il y a une surenchère dans les prétentions. Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont possibles avec la gueule.
Mais dans la réalité, sur le terrain, on revient vite à des choses beaucoup plus simples, et on fait vite le tri entre la réalité et la fiction.
Comme le dit si bien une personne que j’estime : tout le monde cuisine avec de l’eau. Le seul secret, c’est qu’il n’y a PAS de secret. Il n’y a qu’une parfaite maîtrise de principes et de techniques fondamentaux. Du boulot, du boulot, et encore du boulot. La priorités dans l’ordre. Des principes simples. Des outils ergonomiques, et de bonne qualité. Du low tech de bonne facture. Du savoir faire… Il faut, au final, assez peu de moyens techniques, mais beaucoup de savoir-faire et de moyens humains. Il faut, au final, réfléchir et agir librement…
Tout le matos du monde ne remplacera pas la liberté. Ni la compétence. Ni le savoir-faire. Ni l’intelligence… et au final on sait qu’on a un truc qui marche quand on retrouve avec soulagement un peu de simplicité.
La simplicité, de fait, vient avec la pratique.