Le mauvais karma du café…

Quand j’étais à l’université, pendant un bout de temps j’ai eu un coloc.  Tous les matins, il se faisait une groooosse tasse de café bien plein à ras bord (parce qu’il se couchait très tard et qu’il était très fatigué).  Il posait sa tasse sur la table branlante de la cuisine.  Et ensuite il s’asseyait et il coupait son pain (que sa maman lui faisait) juste à côté.

Evidemment, ça se renversait.  Tous les matins.

Et tous les matins, il soupirait, levait les yeux au ciel, comme si Dieu lui-même s’acharnait sur lui, et il disait en se levant péniblement pour chercher l’éponge « Pfffff…  chaque matin c’est pareil »…  et sa journée commençait mal.  Comme chaque journée.  De toute sa vie.  Je n’ai jamais eu le courage de lui dire qu’il pouvait faire autrement, tant il semblait attaché, pour une raison étrange, à son malheur et au mauvais oeil qui s’acharnait sur lui.

Vivre pendant quelques semaines avec quelqu’un comme ça a quelque chose de très instructif.  Au début on a envie de les aider, mais en fait ce sont eux qui nous aident.  Ils nous apprennent à quel point on peut vite se construire tout un beau gros nuage noir en perdant simplement de vue la loi des causes et des effets (ce qui est la définition première de « karma » : causalité).

C’est vrai dans la vie quotidienne.  C’est valable aussi en survie.  La nature n’est pas hostile.  Ce sont nos erreurs et notre inadaptation au milieu qui le sont.